top of page

 L 'Ayurvéda

   ♦ Quelques repères historiques :

Selon la tradition, confirmée par des fouilles archéologiques, les premières traces de l’Ayurveda remonteraient à l’Inde pré-védique dans la civilisation de l’Indus vers les XIIème et Xème siècle avant l’ère chrétienne.

Cette civilisation indienne se distinguait par sa grande originalité et avait notamment constitué un corpus médical capable de proposer beaucoup d’idées fécondes et efficaces sur le plan de la santé. 

Il est à noter que ces fouilles ont également permis de mettre en évidence la présence d’une autre grande tradition indienne que l’Ayurveda évoque souvent, à savoir: le Yoga.  

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est la raison pour laquelle toute datation précise est impossible.

 

Toutefois, la forme définitive de l'Ayurveda est attestée vers le IVème siècle avant notre ère, avec un développement plus significatif entre 350 et le Ier siècle avant notre ère.

 

Il est considéré par certaines écoles comme une branche des Veda, notamment l’Atharva Veda.

 

Ces sages, souvent errants de villages en villages, apprenaient à leurs disciples, à leurs patients, aux mères de familles, comment  prévenir les maladies, se soigner, se masser, cultiver les plantes essentielles pour l’alimentation d’une part et faire des préparations curatives d’autre part, les matières premières étant celles prodiguées par la nature et à disposition dans l’environnement des villages où se trouvait le sage. 

 

L’Ayurveda fut donc, à l’origine, une médecine familiale avant de se structurer puis de rentrer dans les grandes villes et d'être reprise par les universités pour y être enseigné de manière plus codifiée.           

 

♦ Le rayonnement de l’Ayurveda: 

 

Médecine familiale de village au début, sa pertinence lui a permis de gagner en notoriété et son rayonnement n’a cessé de s’amplifier. 

 

L’Ayurveda s’est développée dans tout le subcontinent indien puis au-delà de ses frontières car l’Inde entretenait des relations commerciales avec les royaumes de l’Asie, de l’Arabie, de l’Egypte, de la Grèce…. Les liaisons commerciales par voies maritimes et terrestres ont permis les échanges notamment dans les domaines économiques, scientifiques, culturels et médicaux. 

 

 

 

 

 

                                                                         

 

                                                                         

 

 

 

 

A ce titre, la Caraka Samhita, traité fondamental de Médecine Ayurvédique, est l’un des plus anciens textes médicaux sanscrits parvenus jusqu’à nous. Ce traité passe pour contenir l’enseignement d’un grand Maître de l’Ayurveda, le sage Atreya Punarvasu, recueilli par l’un de ses disciples, Agnivesa et remanié par Caraka. 

Si les deux premiers peuvent tenir de la légende et du mythe, les données historiques donnent à Caraka une véritable légitimité historique. 

 

L’Ayurveda a influencé les médecines de la Chine, du Tibet, de la Perse, de l’Arabie, de la Grèce, de Rome et de l’Indonésie. 

Plus proche de nous, l’Ayurveda est l’ancêtre lointain de la naturopathie et de l’homéopathie.  

 

♦ Les domaines d’intervention de l’Ayurveda: 

 

Dans la pensée indienne, dont l’Ayurveda est fortement imprégnée, chaque être humain est unique et l’ensemble des éléments qui le composent sont en interrelation constante avec, pour chacun d’entre eux, une fonction et un rôle précis. 

 

Par ailleurs, l’Ayurveda prend également en compte l’influence de l’ensemble des forces de la nature sur chaque composante de l’être humain. 

C’est pour cela que l’Ayurveda aborde de nombreux domaines, notamment : 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Ayurveda se décline en huit branches :

 

 - Shalya chikitsa →  chirurgie

- Urdhavanga ( shalayaka ) → ophtalmologie et otorhinolaryngologie

- Baala chikitsa ( visha vidya ) → pédiatrie

- Damstra chikitsa ( visha vidya ) → toxicologie

- Graha chikitsa ( boota vidya ) → maladies spirituelles

- Unmada chikitsa → psychiatrie

- Varsha chikitsa  ( vagikarana ) → médecine reproductive / aphrodisiaque

- Jara chikitsa  ( rasayana ) → gériatrie / rajeunissement  

 

♦ Les fondamentaux de l’Ayurveda: 

 

Charaka Samhita I.41

« L’Ayurveda est la science qui désigne les conditions de vie appropriées, non appropriées,  joyeuses ou tristes, ce qui est propice ou défavorable à la longévité ainsi que les critères de

la vie même. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résumer en quelques lignes plus de 7000 ans d’histoire est une tâche ardue qui nécessite de cultiver l’humilité…..qualité majeure pour un praticien ayurvédique ! 

 

Pourtant, nous sommes ici dans le domaine de la santé, l’un des biens les plus précieux pour l’être humain. 

 

Objet de discordes entre les « sachants », de conflits, de controverses, d’oppositions dogmatiques, d’enjeux financiers colossaux, de scandales parfois, l’environnement de la santé en Occident laisse parfois l’individu dans un océan de perplexité. 

Le scepticisme ne doit pas conduire à occulter un constat objectif sur les avancées spectaculaires de la médecine comme,  par exemple, la physique, la génétique, la biologie, la chirurgie réparatrice, l’imagerie médicale, l’établissement de diagnostics pour n’en citer que quelques-uns. 

 

Malgré cette note d’optimisme, nos contemporains sont à la recherche croissante de médecines parallèles dites « naturelles » ! 

 

Dans ce concert général, en quoi la Médecine Ayurvédique se différencie-t’elle des autres approches de la santé ? Quel  est son message ? Comment procède-t-elle ? 

Les paragraphes ci-après tenteront d’apporter les premiers éléments de réponse.  

 

● Les fondamentaux philosophiques : 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Ayurveda peut se résumer en l’art de vivre sainement. 

Son objectif premier est la prévention pour éviter que la maladie n’apparaisse.

Cela passe notamment par le renforcement du système immunitaire. 

Le second est de corriger les déséquilibres internes lorsqu’ils surviennent. 

Le troisième est de cultiver la responsabilité personnelle de l’individu au regard de sa santé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                       

                                                            

 

 

 

 

 

 

 

Matière, conscience, énergies sont les instruments majeurs au service de la vie dans un concert éternel où règne la logique de l’impermanence. 

 

L’Ayurveda s’appuie sur une métaphysique complexe, logique et cohérente pour expliquer la création de l’univers et au cours de son évolution, l’émergence de l’être humain.  

Ce dernier est un agrégat d’éléments aussi divers que :

- L’intelligence,

- Le sens de l’égo,

- Les émotions,

- Le corps physique,

- Le corps énergétique,

- Le corps mental,

- Etc.….

 Chaque élément ayant de multiples subdivisions. 

 

Pour mieux comprendre comment l’Ayurveda perçoit l’être humain, analyse ses dysfonctionnements et propose une voie thérapeutique, il est indispensable d’aborder : 

→ Le principe mâle universel

→ Le principe femelle universel

→ Les notions  Sattva, Rajas, Tamas

→ Les 5 grands éléments : espace, air, feu, eau, terre

→ Les 3 doshas: Vata, Pitta, Kapha.  

 

→ Le principe mâle universel : Purusha : 

 

Pour l’Ayurveda, le Purusha, principe mâle universel,  représente la conscience pure, lumineuse, non différenciée, non individualisée, éternelle, sans commencement, ni fin.

Cette conscience pure, lumineuse, est à la fois le sujet et l’objet et n’est jamais engagée dans l’expérience.

Elle est puissance en latence, contient tout le potentiel de création mais ne peut rien créer sans Prakruti et les énergies qu’elle contient.  

 

→ Le principe femelle universel : Prakruti :

 

Pour l’Ayurveda, Prakruti est le principe femelle universel.

Elle représente la création, le développement et la destruction.

Elle est la matière originelle du monde phénoménal, l’action mais, sans Purusha qui lui sert de catalyseur, l’action ne peut germer.

 

Au stade de l’univers non manifesté, elle représente la trinité en parfait équilibre des Trois gunas qui la composent, Sattva, Rajas, Tamas.

Elle est la première manifestation cosmique des cinq grands éléments : Espace, Air, Feu, Eau, Terre.  

 

→ La notion d’énergie, les trois gunas : Sattva, Rajas, Tamas 

 

En Ayurveda, l’énergie est tout.

L’énergie suprême s’organise autour de trois formes d’énergies spécifiques appelées gunas que sont Sattva, Rajas, Tamas. 

Dans le monde phénoménal, ces trois qualités de l’énergie sont présentes à tous les niveaux de la réalité de l’être humain: corps physique, corps énergétique, corps mental. 

 

Sattva : représente la qualité de lumière, la connaissance pure, la force supérieure nous permettant d’évoluer en pleine conscience.Amour altruiste, compassion, honnêteté, véracité, humilité, modestie sont notamment des énergies de qualité sattvique. 

 

Rajas : représente l’action, la force vitale, l’activité nous permettant notamment de matérialiser les idées et les concepts.Action, détermination, persévérance, motivation, fidélité, loyauté sont des énergies de qualité rajasique…..mais également, instabilité, passion, agitation, répulsion, aversion, violence, haine…. 

 

Tamas : Représente la stabilité, la consistance, la force et la puissance tranquille, la patience, les sentiments justes, sincères et profonds….mais également l’ignorance, la paresse, l’inertie, l’attachement émotionnel, la stagnation….  

 

→ Les 5 grands éléments : 

 

 

Tous les éléments qui composent l’univers manifesté et tous les êtres vivants, dont l’être humain, sont composés des cinq éléments de base que sont :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En relation avec les trois gunas exposés précédemment, vont naitre les 5 éléments grossiers : 

→ L’éther provient de Sattva ( clarté et lumière ),

→ L’air provient de Sattva et Rajas ( clarté et lumière associées au mouvement ),

→ Le feu provient de Rajas ( énergie, mouvement ),

→ L’eau provient de Rajas et Tamas (  mouvement et inertie ),

→ La terre provient de Tamas ( inertie et stabilité ). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces cinq grands éléments associés au cinq organes sensoriels que sont :

→ Les yeux,

→ Le nez,

→ La peau,

→ Les oreilles,

→ La langue 

vont donner naissance aux trois doshas : Vata / Pitta / Kapha 

 

→ Les 3 doshas : Vata, Pitta, Kapha. 

 

Asthtanga Hridaya I.6  « Vata, Pitta et Kapha, ce groupe de trois doshas dans leur état naturel ou dans leur état de déséquilibre, donnent vie au corps et le détruisent également ».

 

Ces trois doshas vont gouverner l’ensemble des processus biologiques et psychologiques de tous les êtres vivants du monde manifesté. 

Vata, Pitta, Kapha changent constamment sous l’influence notamment, de l’alimentation, des conditions climatiques, de l’âge, des saisons, de facteurs psychologiques, des sentiments, des émotions….et ce, toute la vie. Ils sont étroitement dépendants les uns des autres.

 

 Il y a 10 Doshas dominants :

- Vata

- Pitta

- Kapha

- Vata / Pitta

- Vata / Kapha

- Pitta / Vata

- Pitta / Kapha

- Kapha / Vata

- Kapha / Pitta

- Vata / Pitta / Kapha ( les êtres humains constitués ainsi sont exceptionnels ).

 

 Dosha, au sens ayurvédique du terme, veut dire humeur, signifiant  ce qui obscurcit, gâte ou entraîne la décomposition.

 

Lorsque les doshas sont déséquilibrés, ils deviennent  des forces responsables du processus de la maladie.

Parmi les 4000 déséquilibres pour les humains en Ayurveda, 140  maladies sont dues à une mauvaise hygiène alimentaire et aux mauvaises conditions climatiques.

 

  ● Vata :

 

Dans la pensée ayurvédique, Vata est considéré comme le dosha le plus important, celui qui fait bouger les choses. Il influence Pitta et Kapha qui ne peuvent rien sans son action.

Vata se manifeste par l’élément espace. Il est présent dans les quatre autres éléments ( air, feu, eau, terre ).

Dans l’être humain, il représente tous les vides. Il est impossible de le localiser et sa présence est prouvée par ses manifestations.

Vata est léger, sec, froid, rugueux et agité.Il bouge dans toutes les directions à grande vitesse dans le corps.C’est l’humeur biologique de l’air. 

 

Selon L’asthanga Hridaya XI.1-3« La racine des doshas, des tissus et des déchets corporels"est Vata.

Dans son état naturel, Vata soutient l’effort, l’expiration et l’inspiration, le mouvement et la libération des impulsions, l’équilibre des tissus et la coordination des sens ».

La vie même dépend de Vata.

 

 Parmi les 140 maladies évoquées précédemment, Vata en est responsable de 80 à lui seul. 

 

● Pitta :

 

Dans la pensée ayurvédique, Pitta représente le feu, l’énergie, la chaleur dans le corps. Il est aussi traduit par bile. C’est celui qui digère les choses de nature matérielle ou émotionnelle.

Il est responsable de toutes les transformations chimiques et métaboliques dans le corps.

Il est légèrement huileux, mobile, tranchant, chaud et liquide.

Sa composante liquide agit en tant que véhicule pour sa composante énergétique active.

Son goût est piquant et aigre.

C’est l’humeur biologique du feu.

 

 Selon L’asthanga Hridaya XI.1-3« Pitta gouverne la digestion, la chaleur, la perception visuelle, la faim, la soif, l’éclat, le teint, la compréhension, l’intelligence, le courage et la douceur du corps.

 

 Pitta est responsable de 40 maladies.

 

 ● Kapha :

 

Dans la pensée ayurvédique, Kapha représente, la stabilité, la lourdeur, la tendresse.

Il est doux, visqueux, glissant, moite et froid au toucher.Il relie les choses entre elles.

Il fournit la matière et forme la substance des tissus corporels.

Sa nature visqueuse, lubrifiante  et son mouvement centripète lui permet d’agréger les molécules les unes aux autres, formant ainsi des structures plus grosses qui permettront la croissance et la forme du corps.    

 

Selon L’asthanga Hridaya XI.1-3« Kapha procure la stabilité, la lubrification, maintient les articulations et les qualités telles que la patience. »

Dhanvantari

Fruit de l’observation, de la déduction intuitive

et de la pratique des "Richis" - sages anciens proches

de la nature - les premières connaissances médicales

se sont transmises de Maître à disciples. 

Des écrits sur l’Ayurveda sont présents dans toutes  les grandes bibliothèques de l’époque. 

→ La philosophie,

→ L’éthique,

→ La médecine,

→ La spiritualité,

→ La chirurgie,

→ La physiologie,

→ L’hygiène de vie et notamment l’alimentation

→ Les conseils de beauté et d’entretien du corps.

 Les Maîtres de l’Ayurveda ont observé et expérimenté depuis des millénaires qu'il existe une interaction permanente entre le microcosme humain et le  macrocosme qui l’entoure.

Le mot Ayurveda est un terme sanscrit composé de :

→ Ayur qui signifie  « la vie »

→ Veda qui signifie « la connaissance » .

- L’espace / l’éther

- L’air

- Le feu

- L’eau

- La terre. 

bottom of page